Le samedi 4 février 2023

Guillaume & Julie dans le pétrin !

Boulangers en péril !

"J’ai l’impression que c’est une analogie avec le fait que je passe mon temps à faire du pain. mais là, je suis vraiment dans le pétrin",

nous confie Guillaume Gauguin qui nous reçoit dans sa boulangerie patisserie "Au moulin sucré" située au 2 rue Marchande à Solesmes.

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Ce jeune sarthois de 32 ans et sa femme Julie ouvrent leur commerce en septembre 2018.

Guillaume s’occupe de la pâtisserie, c'est son domaine d'expertise. Julie quant à elle toujours souriante, accueille avec gentillesse les clients et assure les ventes.

La première année est difficile, le remboursement du prêt et les charges inhérentes au commerce ne laisse que peu de bénéfices au couple.

Un contrat est signé auprès du fournisseur "Total Energie" avec tacite reconduction tous les deux ans.

Les deux années covid ne découragent pas le couple, et l'affaire malgré les contraintes sanitaires commence a être rentable.

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Durant ces deux années, Guillaume remporte trois prix dont le premier prix de la galette frangipane décerné par la Chambre de Commerce de la Sarthe.

Sa créativité et son travail sont récompensés à juste titre. Sa brioche feuilletée fondante et croustillante associant brownie au chocolat et crémeux de noisettes est un véritable délice, aux dires du jury.

Equipement et matières premières

Notons que depuis bientôt un an, les prix des matières premières ont considérablement augmentés. Ainsi on peut déplorer une augmentation de 150% pour le beurre croissants AOP  100% pour le beurre des galettes, 50% pour le sucre, 40% pour les oeufs de Loué et 40% pour la farine.

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Ci-dessous, l'équipement électrique indispensable :

un four à soles (cuisson du pain), un four ventilé (cuisson rapide), deux frigos (conservation), une chambre froide positive (fermentation du pain), une chambre froide négative (conservation des matières premières), des vitrines réfrigérées (conservation & présentation).

Pour fonctionner, le commerce consomme environ 10 000 kWh par mois, ce qui nécessite un compteur de 78 KVA.

Les dépenses de fonctionnement

Quelle ne fut pas la surprise de Guillaume en recevant ses dernières factures !

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Facture oct 2022 :  1 559,74 €

Facture nov 2022 :  6 939,82 € (soit 345 % d'augmentation, surcoût de 5 380 €)

Facture déc 2023 :  8 693,24 € (soit 457 % d'augmentation, surcoût de 7 134 €)

Aussitôt, le jeune couple a demandé à étaler ces deux factures sur l'année 2023, et doivent dorénavant rembourser 1 300 € par mois sur 12 mois.

Découragés, il ne savent pas comment ils vont pouvoir payer leurs prochaines factures, et sont contraints de différer tout investissement concernant le renouvellement du matériel.

 

En ces temps difficile, nous devons impérativement aider nos commerçants et nos artisans en privilégiant nos petits commerces à la grande distribution.

C'est pourquoi, nous vous invitons tous à rendre visite à Guillaume et Julie pour les soutenir et bien entendu goûter à leurs délicieuses créations.

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Responsabilité du gouvernement

Tels des pompiers pyromanes, les membres du gouvernement se relaient pour présenter leurs réponses d'urgence face à une situation qu'ils ont largement créée et qu'ils auraient tout au moins pu et dû anticiper ! « Après avoir mis en danger nos artisans et notre économie par son aveuglement, Bruno Le Maire ouvre désormais des guichets d’aides publiques », répondait Éric Zemmour face aux annonces du ministre.

En effet, voici plus d'un an déjà, le 9 décembre 2021, Éric Zemmour avait essayé d'expliquer à Bruno Le Maire la folie que représentait l'Arenh et le marché européen de l'électricité. A l'époque, ce dernier avait défendu bec et ongles ce mécanisme. Les anciens patrons d'EDF, entendus par la commission d'enquête « visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d'indépendance énergétique de la France », ont pourtant eux-mêmes considéré que l'Arenh était une « monstruosité ».

Cette monstruosité, nos boulangers en sont à présent les victimes. Et les rustines gouvernementales ne parviendront pas à compenser les mauvais choix et l'absence d'anticipation d'une crise que tout annonçait.

Sortir du marché européen de l'électricité et en finir avec l'indexation sur le tarif du gaz, investir à nouveau massivement dans notre filière nucléaire en cessant de plier face aux lubies de la gauche écologiste : ce sont les seules solutions pérennes qui permettront de rendre à nos boulangers, mais plus largement à toutes nos entreprises et à tous nos foyers un accès à une électricité à un prix raisonnable.

 


Philippe LEMASSON